Le Centurion Corneille aux pieds de saint Pierre

par Aubin Vouet (1639)
Le May de 1639, représente le moment où Pierre arrive à Césarée à la rencontre de Corneille. Le centurion se prosterne et Pierre lui dit « Lève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi ». Ce tableau est peint par Aubin Vouet.

Le Centurion Corneille

Saint Luc, au chapitre 10 du Livre des « Actes des Apôtres », raconte l’histoire du Centurion Corneille. Suite à une vision, il part à la rencontre de Pierre et devient un disciple chrétien. En outre, il est l’un des premiers à être baptisé par Pierre après la mort de Jésus.

Dans les écritures

Il y avait à Césarée un homme du nom de Corneille, centurion de la « cohorte italique ». C’était un homme religieux ; avec tous les gens de sa maison, il donnait de larges aumônes au peuple juif et priait Dieu sans cesse. Une après-midi, il eut la vision très claire d’un ange qui entrait chez lui et lui disait : « Corneille ! […] Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu pour qu’il se souvienne de toi. Et maintenant, envoie des hommes à Jaffa et convoque un certain Simon surnommé Pierre. » (Actes des Apôtres, Chapitre 10, verset 1 à 6) […] Le jour suivant, [Pierre] fit son entrée à Césarée. Corneille vint à sa rencontre, et se prosterna. Mais Pierre le releva et lui dit : « Reste debout. Je ne suis qu’un homme, moi aussi. » (Actes des Apôtres, Chapitre 10, verset 24 à 26)

Le tableau

Le peintre choisit de retenir le dernier verset du récit : « Lève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi. » Au milieu, à droite, l’apôtre Pierre relève le centurion, prosterné. Ainsi, la famille de Corneille se place symboliquement du côté gauche, le côté proscrit. Une femme, tenant un enfant, pointe son doigt vers Pierre. Comme dans le texte, des frères de Jaffa se tiennent près de lui. Par ailleurs, les grandes colonnes du second plan rappellent les piliers de la cathédrale. Il s’agit d’un lien symbolique pour les fidèles entre l’histoire passée et le lieu présent, dans lequel ils se trouvent. Ce tableau illustre l’intérieur de la chapelle Saint-Pierre.

Aubin Vouet (1595-1641)

Aubin Vouet se spécialise dans les grandes peintures mythologiques et religieuses. Quant à son voyage à Rome, il lui apprend la leçon de Caravage : éclairage puissant, palette aux coloris vifs et grands drapés rythmant la scène. Comme son frère Simon Vouet, peintre attitré de Louis XIII, il dessine des compositions où il prête au sujet plus d’emphase, notamment en surélevant les personnages. Tombé dans l’oubli, il bénéficie pourtant à son époque d’une solide réputation. Il est l’un des premiers peintres à recevoir la commande du May de Notre-Dame ; honneur renouvelé à trois reprise en 1632, 1639 et 1640.