L’époque moderne

C’est au XVIIIè siècle qu’ont lieu les plus importantes transformations de la cathédrale. Le chœur entièrement rénové et décoré dans le style baroque de l’époque. La révolution française pille et saccage l’édifice déjà très abîmé.

Les modifications du XVIIIè siècle

Décédé cinq ans plus tard, le roi n’a pas le temps de matérialiser son œuvre de dévotion. Son fils Louis XIV engage finalement les travaux en 1699. Ce sont les plus importantes transformations depuis le Moyen Age. Robert de Cotte entreprend les travaux de 1708 à 1725, près un premier projet confié à Jules-Hardouin Mansart mais abandonné. Nommé premier architecte de Louis XIV, son succès se poursuit sous Louis XV. Il est l’un des plus brillants représentants de l’architecture française du XVIIIe siècle.

Une envie de modernité

Le cardinal de Noailles (1651-1729) nommé archevêque de Paris en 1695, puis cardinal en 1700, finance les travaux :

  • pignons, roses et clochetons du côté sud
  • arcs-boutants, galeries et les terrasses
  • reconstruction de la voûte de la travée
  • rénovation de la charpente et des plombs de la toiture
  • remaniement du chœur : destruction du jubé, percement d’un caveau destiné aux archevêques de la cathédrale, création d’un nouveau maitre-autel orné d’un ostensoir, d’un crucifix et de six chandeliers, revêtement de plaques de marbre sur les colonnes, création d’une grille en fer forgé pour fermer le chœur, remplacement des stalles.

En 1723, le vœu de Louis XIII est disposé dans le chœur. La Pieta de Nicolas Coustou le surplombe.
Au-dessus des nouvelles stalles, des tapisseries illustrent la vie de la Vierge, tissées en 1657 d’après les cartons peints de Philippe de Champaigne. Elles sont ensuite vendues à la cathédrale de Strasbourg où elles se trouvent aujourd’hui. Huit tableaux en grands formats de peintres en vogue remplacent plus tard les tapisseries. Ainsi, le chœur de la cathédrale ne ressemble plus du tout à l’esprit médiéval dans lequel il a été conçu.

En 1756, les chanoines jugent l’édifice trop sombre. Ils font badigeonner les murs et demandent à détruire les vitraux du Moyen Age pour les remplacer par du verre blanc. Par chance, ils conservent les rosaces.

Période révolutionnaire

Jusqu’à la Révolution, la cathédrale est propriété de l’archevêché de Paris. Le 2 novembre 1789, elle est mise à la disposition de la nation ainsi que l’ensemble des biens du clergé. Depuis, l’état français est propriétaire de l’édifice.

En février 1791, par une suite de décrets, la cathédrale devient le siège de la paroisse de la cité par transfert des prérogatives exercées jusqu’alors par les dix petites églises de l’île, créées par Maurice de Sully au XIIe siècle.

En 1793, le culte catholique est interdit à Paris. La cathédrale est pillée et vandalisée. Les révolutionnaires instaurent « le culte de la Raison » autour des devises de liberté et d’égalité. De nombreux édifices sont transformés en « Temple de la Raison » parmi lesquels Notre-Dame. Durant cette période, la cathédrale sert d’entrepôt aux « vins de la République » réquisitionnés sur le port aux vins, quai Saint-Bernard.