Les cloches

Vingt et une cloches de bronze composent la sonnerie de Notre-Dame dont le bourdon est la plus ancienne. Elles sonnent les heures et des moments clés de la vie de l’Église ou de l’Histoire de Paris. Elles portent toutes un prénom en hommage à une personnalité de l’Église.

Le bourdon

La plus grosse des cloches de Notre-Dame est située dans la tour sud. En campanologie, elle se nomme « bourdon ». Elle sonne pour les grandes occasions comme les fêtes de Noël, Pâques, Pentecôte, ou la Toussaint et lors d’évènements comme la mort ou l’élection du Pape.
Le bourdon de Notre-Dame est fondu en 1683 et baptisé Emmanuel par son parrain Louis XIV. Cette cloche, considérée comme l’une des plus belles d’Europe, sonne en fa dièse. Son diamètre à la base est de 2,62 m pour une épaisseur de 21 cm. Il pèse 13 tonnes, dont 500 kilos pour son battant.

Une information sonore

Dans la tour nord, quatre cloches assurent les sonneries quotidiennes des offices de la Cathédrale. Elles pèsent entre deux et trois tonnes chacune. La sonnerie des cloches rythme la vie des fidèles, marque la solennité des offices. Pour tous les parisiens, elles donnent l’heure selon le nombre de coups du battant, ou d’avertir des grandes heures de l’histoire de France. Cette tradition perdure aujourd’hui.

Un ensemble de vingt cloches

Chaque cloche est régulièrement refondue. Depuis 1769, la sonnerie est constituée d’un ensemble de vingt cloches :

  • huit cloches dans la tour nord,
  • deux bourdons dans la tour sud Marie (fondu en 1378, 1396, 1402, 1430, 1451 et 1472) et Emmanuel (à l’origine Jacqueline, fondu au XIVe s. puis en 1430, 1451, 1480. En 1680, il est
  • baptisé Emmanuel et son poids est augmenté.
  • sept cloches dans la flèche,
  • trois cloches au niveau du transept nord pour la sonnerie de l’horloge.

Les affres de la Révolution n’épargnent pas les cloches de Notre-Dame. Elles sont descendues, brisées et fondues en 1791 et 1792. Seul le bourdon Emmanuel, pièce maîtresse de l’ensemble, est épargné et replacé dans sa tour en 1802 sur ordre de Napoléon Ier. En 1856, quatre cloches sont installées dans la tour nord et en 1867, trois autres dans la flèche puis trois autres encore dans le comble. Les six cloches étaient reliées à l’horloge monumentale installée dans la charpente.

La nouvelle sonnerie

La mauvaise qualité du métal des quatre cloches de la tour nord engendrait des discordances harmoniques et une mauvaise qualité acoustique. Elles sont toutes remplacées en 2013 à l’exception du bourdon Emmanuel, reconnu pour son excellence sonore. La fonderie Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles réalise les cloches de la tour nord, le bourdon Marie à la fonderie Royal Eijsbouts aux Pays–Bas.

Des prénoms pour baptiser les cloches

Le choix des prénoms des nouvelles cloches rend hommage à des personnalités ayant marqué la vie du diocèse et de l’Église.
La tour sud abrite le bourdon Marie. Ce prénom rend hommage à la mère du Christ, protectrice de la cathédrale Notre-Dame, et en souvenir du premier bourdon Marie en place entre 1378 et 1792.
La tour nord reçoit huit cloches, par ordre décroissant de taille :

  • Gabriel, en hommage à l’ange Gabriel de l’annonciation. La plus grosse cloche de la tour nord porte déjà ce prénom au15e siècle.
  • Anne-Geneviève, en mémoire de sainte Anne, mère de Marie et de sainte Geneviève, patronne protectrice de Paris.
  • Denis, en l’honneur de saint Denis, premier évêque de Paris,
  • Marcel, en l’honneur de saint Marcel, neuvième évêque de Paris au 5e siècle,
  • Étienne, en souvenir de l’ancienne église cathédrale de Paris placée sous la protection de saint Étienne,
  • Benoît-Joseph, en souvenir de Benoit XVI, pape au moment de leur consécration en 2013, lors du 850ème anniversaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris,
  • Maurice, en mémoire de l’évêque de Paris, Maurice de Sully qui pose la première pierre de la cathédrale en 1163,
  • Jean-Marie, en hommage au cardinal Jean Marie Lustiger, 139e archevêque de Paris, de 1981 à 2005.

Virginie Bassetti, artiste fondeur

Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Rennes et de l’École Supérieure d’Art et de Design du Havre-Rouen, Virginie Bassetti découvre l’art du métal en fusion lors d’une coulée dans l’atelier de Marcel Dinahet. Spécialisée dans la conception et la création de décors de cloches contemporaines, elle collabore avec la fonderie Cornille-Havard. La fabrication des cloches nécessite une extrême précision afin d’obtenir la sonorité souhaitée. Les décors sont réalisés en relief sur un moule puis le métal en fusion y est introduit, prenant la forme exacte de la cloche.