L’époque contemporaine

La musique sacrée retrouve son faste dans la cathédrale à la fin du XIXe siècle après les restaurations du grand orgue. Des concerts sont organisés au XXe siècle, en dehors des offices, offrant à la musique, au chœur et à l’orgue une place dédiée et populaire.

La maitrise de Notre-Dame et l’Instruction Publique au XIXe siècle

Dans la période du Consulat, Napoléon rétablit le culte catholique. En 1802, Pierre Desvignes (1764-1827) est nommé maître de chapelle. Élève de Lesueur et professeur au Conservatoire, il jouit de notoriété mais l’établissement est moribond et les finances manquent pour offrir aux douze enfants un enseignement convenable. L’empereur octroie une subvention annuelle de 3000 francs. Par un décret de 1807 du ministre de l’Instruction Publique, la maitrise bénéficie d’un enseignement général laïc avec une large place donnée à l’enseignement musical. Ainsi les élèves continuent d’assurer leur rôle dans la vie liturgique, tout en pouvant mener par après la carrière de leur choix. A la chute de l’Empire, les subventions s’effondrent, le nombre d’élèves diminue de nouveau.

Retour au faste pour l’orgue

Joseph Pollet, titulaire de l’orgue puis maître de chapelle de 1831 à 1872 redonne l’élan musical. Alors qu’Eugène Viollet-le-Duc s’emploie à restaurer la cathédrale, le facteur d’orgue Aristide Cavaillé-Coll, restaure l’orgue. Son inauguration, le 6 mars 1868, réunit les plus grands organistes du temps : César Franck, Camille Saint-Saëns, Charles-Marie Widor, Alexandre Guilmant, aux côtés du titulaire, Eugène Sergent.

Charles Vervoitte (1822-1884) dirige le chant de 1876 à 1884. Passionné de musique sacrée ancienne, il publie un recueil des messes et motets des maitres les plus célèbres depuis le XIIIe siècle dans les Archives des cathédrales. L’abbé Charles Geispitz lui succède jusqu’en 1905. Au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, les cérémonies ont retrouvé leur faste.

La conversion de Paul Claudel

Le jour de Noël 1886, au cours des vêpres, alors que la maîtrise interprète le Magnificat,  la beauté du cantique marial saisit le jeune poète de dix-huit ans. Athée convaincu, il se convertit à la foi catholique. En 1913, dans Ma conversion il écrit : « En un instant mon cœur fut touché et je crus.»

La musique à Notre-Dame au XXe siècle

Grâce à la nomination de Louis Vierne en 1900, l’orgue retrouve un titulaire à sa mesure. Les musiciens de renom affluent pour jouer à Notre-Dame : Gabriel Fauré, Nikolaï Rimski-Korsakov, Enrique Granados ou Camille Saint-Saëns. Les élèves de Vierne, Maurice Duruflé, Bernard Gavoty ou Marcel Dupré, se pressent autour du maître.

En 1905, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat réduit les revenus de la cathédrale et les budgets réservés à la musique. Lorsque la première guerre mondiale éclate, l’abbé Alphonse Renault, professeur à la maîtrise et maître de chapelle de la cathédrale (de 1905 à 1925), copie à la main le matériel du chœur pour éviter les frais. Il paye en partie de sa bourse la restauration de l’orgue de chœur et l’accord du grand orgue. Vierne obtient en 1931 des travaux sur l’orgue. Il meurt à sa tribune, lors d’un concert qu’il donne le 2 juin 1937.

Le chapitre en 1937 nomme son suppléant, Léonce de Saint-Martin. Il développe les concerts où l’orgue et la maîtrise tiennent une part égale.
La maîtrise est alors cofinancée par le diocèse, la cathédrale et les familles des élèves. Elle atteint près de cent choristes en 1968.

La maîtrise est placée sous la direction du chanoine Louis Merret (1925-1959) puis du chanoine Jehan Revert de 1959 à 1991. Ce dernier adapte en français les textes latins, monte et dirige les concerts avec chœur, donne des conférences, enregistre les concerts.

Pierre Cochereau illumine les célébrations de ses improvisations légendaires jusqu’à sa mort en 1984. En 1985, un quatuor prend sa suite : Yves Devernay, Olivier Latry, Philippe Lefebvre et Jean-Pierre Leguay. Jusqu’à l’incendie du 15 avril 2019, les titulaires du grand orgue, Olivier Latry, Philippe Lefebvre et Vincent Dubois, assurent les messes dominicales et les offices de fêtes, tandis que le titulaire de l’orgue de chœur, Yves Castagnet depuis 1988, et son suppléant Johann Vexo depuis 2004 accompagnent les offices quotidiens.

L’accompagnement musical à Notre-Dame depuis la fin du XXe siècle

En 1990, le cardinal Lustiger demande à l’organiste Jean-Michel Dieuaide de repenser le dispositif musical de la cathédrale. Guillaume Deslandres fonde alors l’association Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris (MSNDP). L’État, la Mairie de Paris et le diocèse mettent en place un partenariat musical. En 1991, Michel-Marc Gervais dirige la maîtrise et le dispositif musical. Ses successeurs sont Nicole Corti, Simon Cnockaert & Lionel Sow et Henri Chalet.