Le Crucifiement de saint André

par Charles Le Brun (1647)
Charles Le Brun peint le May de 1647. Premiers disciple de Jésus avec son frère Pierre, le vieil homme est crucifié sur ordre du proconsul Egéas vers l’an 60.

Saint André

André, frère Pierre, tous deux pêchent sur le lac de Tibériade lorsqu’ils décident de suivre Jésus. Auparavant, disciple de Jean-Baptiste, André est le premier à rencontrer Jésus sur les bords du Jourdain. Après la mort de Jésus, il prêche surtout autour de la Mer Noire. Sous le règne de Néron, il convertit l’épouse du proconsul Egéas, ce qui le condamne. Plus tard, il meurt en Grèce, supplicié sur une croix.

Le tableau

Le peintre représente la scène en deux registres. En haut, le proconsul Égéas, assis à son tribunal, vient d’ordonner la mort d’André, lié sur la croix par les pieds et les mains. Les bourreaux arrachent ses vêtements et le préparent au supplice, tandis que les soldats dispersent la foule qui proteste. André est crucifié sur une croix en forme de X qui porte depuis le Moyen Age le nom de croix de saint André. Ce signe est d’ailleurs bien connu des chrétiens.

Pour identifier facilement l’apôtre, le peintre représente saint André dans une attitude d’exaltation. En d’autres termes, bras et jambes écartés rappelant la forme en X de la croix de son martyr. Le vieil homme invoque alors le ciel où un angelot lui montre les palmes, symboles de gloire, dont les cieux l’honorent. Malgré la profusion des personnages, Le Brun dégage une lecture simple de la scène grâce à une lumière franche posée sur le saint martyr et l’ange.

Charles Le Brun (1619-1690)

Charles Le Brun s’est formé dans l’atelier de Simon Vouet, peintre du May de 1640, La délivrance de saint Pierre. Après quatre années passées à Rome à étudier les grands maîtres, il retourne à Paris en 1646. Nommé dès l’année suivante « Peintre et Valet de chambre du Roi ». A la même période, il reçoit la commande de ce May de 1647. Le tableau trouve finalement sa place dans la chapelle Saint-Landry.