L’orgue Renaissance

L’histoire de l’orgue Renaissance de Notre-Dame débute au XIIIe siècle. Le premier grand orgue est réalisé au début du XVe siècle pour donner une dimension sonore et musicale à la hauteur de la cathédrale. Les facteurs d’orgue tiennent un rôle reste essentiel dans les diverses modifications de l’instrument.

Un petit instrument

Au XIIe siècle, lors de l’édification de la cathédrale, Léonin, compositeur et fondateur de l’École Notre-Dame, et Pérotin ne disposent que de petits instruments dans le chœur. La présence du premier orgue, suspendu en « nid d’hirondelle » sous une fenêtre haute de la nef, est attestée dès 1357.

C’est un instrument modeste comprenant un petit clavier (peut-être de 36 touches avec 4 à 6 tuyaux par note) et un plein jeu progressif dont le plus grand tuyau mesure 6 pieds. En 1392, le chapitre de Notre-Dame nomme l’organiste Renaud de Reims. Il obtient une visite d’experts concluant à la nécessité d’une réparation de l’orgue. Le roi Charles VI Il soutient financièrement sa restauration en 1394. Toutefois, la dimension sonore reste insuffisante pour résonner dans la vaste nef de la cathédrale. Le Duc de Berry, généreux donateur, commande un nouvel instrument au facteur d’orgue Frédéric Schambantz.

Le nouvel orgue

En 1401 le nouvel orgue prend place sur la tribune au-dessus du grand portail ouest, alors que l’ancien orgue continue son office. Pendant plusieurs décennies il y a deux orgues dans la grande nef. Depuis le Moyen Age, seulement une cinquantaine d’organistes se sont relayés aux claviers.

Trois tourelles entourent alors quatre plates-faces, l’ensemble mesure 20 pieds de large sur 15 pieds de haut. Douze soufflets placés derrière le buffet alimentent l’instrument. Ornements et d’automates décorent la partie inférieure avec un soleil qui tourne et un petit homme qui joue. Il comprend un clavier de 46 notes et déjà un pédalier. L’organiste Renaud de Reims dispose ainsi d’un grand blockwerk.

Trois ans plus tard, pour protéger le buffet, on place une courtine. En 1415, l’instrument fait l’objet de réparations. Pendant ce temps le vieil orgue du XIIIe siècle, toujours accroché dans la nef, est abandonné puis vendu en 1425 au poids du métal, soit 800 livres d’étain.

Les premiers relevages

Le relevage est une opération de nettoyage, révision et remise en accord de l’instrument. Pour l’orgue, il s’agit d’un travail complexe réalisé à la demande de l’organiste pour améliorer la sonorité. Le chapitre la cathédrale assure le financement. Souvent, c’est l’occasion d’y associer des modifications réalisées par un facteur d’orgue.

Jean Campana, nommé en 1458, fait revoir l’orgue par le facteur d’orgues Jean Bourdon de Laon. En 1463, le facteur troyen Jean Robelin réalise un relevage grâce au mécénat de l’évêque de Troyes. Pierre Mouton fait réaliser un autre relevage par le facteur Pasquier Bauldry en 1528 : sommiers neufs, protection contre la poussière, harmonisation plus douce à la demande du Chapitre, remplacement de tuyaux. Loys Regnault obtient en 1564 un nouveau relevage effectué par Nicolas Dabenet : le clavier est étendu, des tuyaux sont réparés, la mécanique de tirasse est équipée d’un abrégé.