La Prédication de saint Pierre à Jérusalem

par Charles Poërson (1642)
Le May de 1642 est un tableau peint par Charles Poërson. Il représente saint Pierre, prédicateur à Jérusalem. D’après saint Luc, dans Les Actes des Apôtres, Pierre proclame : « Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés ».

Saint Pierre

L’Apôtre Pierre est un des premiers disciples de Jésus. Après le jugement et la condamnation à mort du Christ, la recherche et la persécution des disciples se poursuivent. La peur et le doute s’instaurent. La Pentecôte, cinquante jours après la crucifixion, marque l’engagement de leur foi. Pierre est le premier à prendre la parole et commence à diffuser les paroles du Christ. De fait, il s’agit de la prédication de saint Pierre à Jérusalem.

Dans les écritures

Dans « Les Actes des Apôtres » saint Luc relate ce jour de la Pentecôte où les apôtres, soudain saisis de l’Esprit Saint, se mettent à parler dans diverses langues étrangères. Alors que Pierre prêchait, les auditeurs dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. » Par bien d’autres paroles encore, Pierre les adjurait et les exhortait en disant : « Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés. » (Actes des Apôtres, chapitre 2, verset 37 à 40)

Le tableau

La scène illustre le verset 40, lorsque Pierre interpelle son auditoire en leur disant « Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés ». Le peintre évoque subtilement la « génération tortueuse » par les colonnes antiques tordues, en forme de S, et l’homme craintif de dos qui s’y accroche et se contorsionne. Campé au milieu de la composition, saint Pierre lève les bras. Ainsi vêtu de jaune, il représente l’espérance. D’un côté, il pointe le ciel de sa main gauche. Tandis que de sa main droite il semble bénir la foule d’un geste protecteur. Au premier plan, à droite, une femme étendue au sol retient son nourrisson. Elle semble frappée d’une lumière divine, allégorie de la lumière de Dieu qui protège la mère et l’enfant. Vêtue de bleu, elle symbolise la couleur donnée traditionnellement au vêtement de Marie à cette époque. Le tableau se trouve dans la chapelle Saint-Pierre.

Charles Poërson (1609-1667)

Charles Poërson est l’élève de Simon Vouet, peintre du roi Louis XIII et très réputé à Paris vers 1630-1640. Le sens du mouvement, le jeu des mains et les draperies peints par Vouet sont de grandes influences pour Poërson. Les sculptures de Michel Ange inspirent également les torses musclés de ses œuvres, notamment « l’esclave rebelle » (Musée du Louvre). L’œuvre appartient alors aux collections de Richelieu, où Charles Poërson a pu la voir. Michel Ange sculpte ce marbre dans une période de grands troubles politiques à Rome. Ainsi, il interprète cette période dans son œuvre par le maniérisme de l’attitude. Par résonance politique, l’œuvre évoque les troubles politiques subis par Louis XIII et Richelieu à la même époque pour lutter contre le protestantisme et rivalités européennes.