La façade occidentale

La façade occidentale résulte d’une architecture innovante en son temps. Son style offre un rythme régulier de lignes horizontales et verticales. De larges portails accueillent les fidèles, tandis que les tours carrées abritent les cloches.

La construction de la façade occidentale débute en 1200 sous l’épiscopat d’Eudes de Sully. Elle se poursuit avec l’évêque Guillaume d’Auvergne, conseiller et confesseur de saint Louis. Elle s’achève par la tour nord en 1240 puis la tour sud en 1250. Plusieurs architectes se succédèrent à sa réalisation.
Son édification est l’objet de toutes les attentions car elle compile plusieurs fonctions : l’entrée des fidèles, l’entrée de la lumière ouest, l’abri et la diffusion sonore des cloches dans les tours.

Une harmonie visuelle

La force de cette façade occidentale repose sur un jeu de lignes verticales (quatre contreforts et deux tours) et horizontales (portails, galerie des rois, baies, colonnettes). Ses dimensions imposantes résultent d’une prouesse technologique pour l’époque : 41m en largeur, 69 m de hauteur jusqu’au sommet des tours.
La simplicité harmonieuse de ses proportions fascine. L’architecte Le Corbusier parle au XXe siècle d’une pure création de l’esprit géré par le carré et le cercle d’où sa pureté géométrique. Le carré symbolise le monde rationnel, l’espace limité tandis que le cercle est symbole de l’état spirituel, de l’illimité, du divin.

Les portails

Trois portails composent la partie inférieure de la façade occidentale. Le portail central, appelé portail du Jugement, est plus grand que le portail Sainte-Anne (au sud, à droite) et le portail de la Vierge (au nord, à gauche). Ces portails sont ornementés de nombreux personnages bibliques. Ils permettent aux fidèles qui ne savent pas lire la bible de comprendre l’évangile et l’histoire des chrétiens par les images.
Sur les contreforts, des niches abritent quatre statues refaites par l’atelier de Viollet-le-Duc au XIXe siècle. De gauche et à droite, probablement saint Étienne et saint Denis, et de part et d’autre du portail central, les allégories de l’Église et de la Synagogue.

La galerie des rois

Sous la balustrade, une bande horizontale présente la galerie des rois. A vingt mètres du sol, elle forme une série de vingt-huit personnages illustrant les vingt-huit générations des rois de Judée, précédant le Christ. Pendant la Révolution, associées à tort aux souverains du royaume de France, les statues sont détruites ou mutilées. Lors des restaurations du XIXè siècle, les ateliers d’Adolphe-Victor et Geoffroy-Dechaume réalisent les statues toujours visibles. En 1860, le sculpteur Chenillon laisse des inscriptions sur certaines statues. Ainsi, Pierre Émile Queyron, 1er inspecteur de Notre-Dame figure sous les traits d’Achab, Viollet-le-Duc sous ceux d’Éla et Antoine Lassus sous les traits d’Amasias. Vingt-et-une têtes originelles sont retrouvées en 1977, lors de travaux rue de la Chaussée d’Antin (Paris 9e). Elles sont exposées au musée national du Moyen Âge à Paris (musée de Cluny). Elles conservent des traces de polychromie, preuve que la cathédrale du XIIIe siècle est peinte.

La galerie de la Vierge

La galerie des rois est surmontée d’une petite terrasse bordée d’une balustrade ajourée qui forme la galerie de la Vierge. Au centre de la façade, une rosace de 9,60 m de diamètre est exécutée vers 1225. Deux anges, avec des chandeliers symbolisant « la faute » et  « la rédemption », entourent une statue de la Vierge, centrale. Cet ensemble est commandé par Viollet-le-Duc pour remplacer les statues endommagées est réalisé en 1854 par Geoffroy-Dechaume. Viollet-le-Duc fait placer des statues d’Adam et Ève (sculptées par Jean-Louis Chenillon) chaque côté de la rosace. Certains experts estiment que les statues d’Adam et Ève auraient leur place dans les niches du transept de la façade sud.

Les tours

Les deux tours carrées mesurent 69 mètres de hauteur. On accède à leur sommet par 422 marches. Les quatre faces sont percées de deux hautes baies à voussures ornées de boudins et de crochets feuillus. Elles sont couvertes d’une terrasse de plomb bordée d’une balustrade ajourée. La tour sud est construite vers 1220-1240, puis la tour nord entre 1235 et 1250. Les tours offrent une vue exceptionnelle sur le centre de Paris jusqu’à des perspectives lointaines. Autrefois, leurs hauteurs permet aux fidèles et pèlerins de se repérer de loin, car Paris est située dans une cuvette. Des flèches sont envisagées au XIIIe siècle mais se sont jamais construites. Les tours abritent les cloches de bronze et le bourdon Emmanuel.