Prière commémorant les profanations de 1793, cardinal François Richard

Le Cardinal François-Marie-Benjamin Richard est archevêque de Paris de 1886 à sa mort en 1908. Durant son épiscopat, il participe activement à la défense des congrégations religieuses. Il fait également face aux offensives anticléricales et la séparation de l’Église et de l’État en 1905. Il est finalement expulsé de son archevêché le 17 décembre 1906. En 1893, le Cardinal Richard prie Notre Dame de Paris lors de cérémonies commémorant les profanations subies par la Cathédrale en 1793.

Texte de la prière du Cardinal François-Marie-Benjamin Richard lors de cérémonies de commémorations des profanations de 1793

Prosternés au pied de votre antique statue, Mère Immaculée de Dieu, nous nous plaisons à vous saluer du nom de Notre-Dame de Paris.

C’est dans cette vénérable basilique que, pendant de longs siècles, nos pères vous ont invoquée ; les Saints de la France, les plus illustres Saints des autres contrées, se sont agenouillés ici ; c’est ici que la France vous a été solennellement consacrée par l’un de ses souverains.

Cette église a été associée à toutes les joies et à toutes les tristesses de notre nation : on y a célébré nos plus glorieux triomphes, on y a pleuré nos désastres. Aux jours de nos plus coupables égarements, on y a remplacé par un culte sacrilège l’adoration de votre Fils Jésus ; et, quand vous nous avez obtenu miséricorde, votre peuple est venu de nouveau se mettre à vos pieds et vous reconnaître comme sa Mère et sa Reine.

Ô Notre-Dame de Paris, au nom de tous ces grands souvenirs, au nom du maternel amour que vous avez toujours eu pour Paris et pour la France, nous vous supplions de garder dans nos âmes l’amour de Jésus-Christ et de son Église ! Défendez-nous de la contagion de l’impiété et du vice ; faites que nous soyons toujours des enfants qui vous aiment ! Donnez-nous des Saints qui nous rendent la foi et les vertus des anciens jours.

Ô Reine, Ô Mère, à genoux devant votre image, à la place même où les Saints, nos pères et les protecteurs de notre France, vous ont si souvent invoquée, nous voulons prier comme eux et surtout vivre et mourir comme eux. Exaucez-nous ! Ainsi soit-il

15 août 1893