L’orgue contemporain

L’orgue de Notre-Dame modernisé au XXe siècle, conserve encore quelques tuyaux du XVe siècle. Il compte actuellement 5 claviers de 56 notes, un pédalier de 32 notes, 109 jeux, 111 registres et 7952 tuyaux.

Financement public et privé pour restaurer

En février 1900, Louis Vierne succède à Eugène Sergent. Il fait procéder à plusieurs modifications : quelques suppressions, complément par des tuyaux de zinc des basses de plusieurs jeux, remplacement des basses acoustiques par des tailles réelles.

En 1910, la Seine déborde. L’eau envahit la cour du presbytère et la crypte. L’air est surchargé d’humidité entraînant des cornements et des problèmes mécaniques sur l’orgue. L’année suivante c’est la canicule : décollement dans les sommiers, peaux desséchées, fuites des soufflets, dérèglements mécaniques. L’orgue se porte de plus en plus mal. Vierne peine à obtenir les fonds nécessaires suite à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, votée en 1905. Claude Johnson, directeur de Rolls-Royce, passionné d’orgue, consterné par un incident technique lors d’un concert en 1920, finance un nouveau moteur installé en 1924.

En 1927, Vierne demande l’électrification de la transmission, une console neuve, des jeux supplémentaires, des mixtures plus aiguës, l’ajout de chamades, etc… En 1931, les travaux sont conduits par Joseph Beuchet, nouveau directeur de la Société Cavaillé-Coll. Certaines modifications sont refusées dont la transmission électrique et une grande partie des jeux neufs. L’instrument est inauguré le 10 juin 1932 par Vierne et Widor.

La tradition des concerts

En 1955, Pierre Cochereau est nommé titulaire. La Commission des orgues finance les travaux, complétés par une dotation du chapitre. Le facteur d’orgue Robert Boisseau installe l’électrification, une nouvelle console avec de nouveaux claviers et pédalier, des accessoires multiples dont un combinateur de 8 combinaisons générales, 6 combinaisons particulières et 4 combinaisons d’accouplements.

Cochereau a l’impression de retrouver le grand plein jeu de l’orgue du XVIIIe siècle. Il ouvre la tribune d’orgue aux interprètes du monde entier en organisant les auditions d’orgue du dimanche (1968). Suite à son décès en 1984, Notre-Dame de Paris renoue avec la tradition du service dit « par quartier» mise en place de 1755 à 1793. Ainsi quatre organistes titulaires sont nommés pour jouer par roulement.

Dernières restaurations

La restauration de 1992 le dote l’orgue d’éléments informatiques. La forte fréquentation de la cathédrale accroit l’humidité ambiante et fixe la poussière. Deux campagnes de restauration en 2012 et 2014 permet d’installer des vérins pneumatiques sous haute pression et procéder au nettoyage et accordage général des 7952 tuyaux.

Orgues et organistes du XXIe siècle

Titulaires jusqu’à l’incendie du 15 avril 2019, Olivier Latry, Philippe Lefebvre, Vincent Dubois représentent une large diversité parmi les écoles de l’orgue contemporain en France. Le titulaire de l’orgue de chœur est Yves Castagnet.

Après six siècles de transformations, le grand orgue est l’instrument maître de Notre-Dame, apprécié pour ses qualités sonores exceptionnelles. Il résonne sous les doigts d’organistes du monde entier lors des offices de l’Eglise et de concerts d’orgue.